Dès notre plus jeune âge, on rirait jusqu’à 300 fois par jour, sans raison, par pur plaisir. À l’âge adulte, ce
serait moins de 20 fois par jour. Même si tous les chercheurs ne s’entendent
pas sur ces données, il semble bien que l’école, le travail et les conventions
sociales nous incitent peu à peu à devenir plus sérieux et à perdre notre
capacité de rire spontanément. Dommage, car il est désormais démontré
que l’humour et le rire sont excellents pour la santé, et constituent,
entre autres, un bon antidote contre le stress.
Les grands
principes
Le rire permet d’oxygéner
l’organisme, de réduire les tensions musculaires, de masser les côtes en plus de
faire travailler le diaphragme. Cela favorise entre autres l’élimination des
résidus présents dans les poumons et augmente la capacité respiratoire. Il
semble que le fait de rire - que ce soit drôle ou non - pourrait contribuer à
soigner toutes sortes de problèmes.
Il ne faut pas croire que nous rions
uniquement lorsque c’est drôle. Au contraire, cela ne serait le cas que 1 fois
sur 10, selon le neurobiologiste Robert Provine. Cet auteur de plusieurs livres
étudie les mécanismes du rire depuis de nombreuses années. Ses
observations l’ont amené à conclure que le rire exerce avant tout une fonction
sociale, ce qui pourrait expliquer en partie son importance dans l’équilibre
psychologique des personnes.
Les gens qui ont un plus grand sens
de l’humour sont moins ébranlés par les expériences stressantes. Ils ont plus
tendance à les considérer comme des défis stimulants que comme des épreuves
pénibles. En outre, ils ont en général une plus grande estime de soi et sont
plus réalistes dans leur appréciation d’eux-mêmes. De nature optimiste, ils ont
une vie sociale plus remplie. Mais, l’auteur fait remarquer qu’il est difficile
de déterminer avec précision si ces états favorables résultent du sens de
l’humour ou si ce ne sont pas plutôt ces états qui permettent d’aborder la vie
avec humour.
Rod Martin souligne aussi que
l’humour peut également être utilisé de façon malsaine. Il peut servir
d’échappatoire ou de mécanisme de défense inconscient pour fuir ses problèmes
ou éviter de les affronter de façon constructive, ou encore pour dénigrer les
autres.
Dans une autre synthèse d’études,
publiée en 2001, le professeur Martin rend compte des théories les plus
documentées qui pourraient expliquer les effets bénéfiques du rire et de l’humour.
- En générant des émotions positives puissantes, le rire et l’humour
entraîneraient des effets analgésiques et un renforcement de l’immunité.
- Voir la vie avec une attitude humoristique permettrait de réduire
le stress et donc d’améliorer indirectement la santé.
- Les individus ayant un plus grand sens de l’humour seraient mieux
adaptés socialement et plus « séduisants », ce qui augmenterait leurs
chances d’être en santé — ce n’est pas une blague.
Comment rire?
Bref, rire et développer son sens de
l’humour, c’est bon pour la santé physique, mentale et émotive. Mais comment y
parvenir si on n’est pas, au départ, d’un naturel « guilleret »? On peut, bien
sûr, suivre une psychothérapie ou s’initier aux approches de développement
personnel pour avoir davantage d’humour afin de mieux affronter la vie et les
événements « malheureux ». Une façon plus directe est de participer à un Club
de rire, ou de faire du Yoga du rire!
Il est bien plus amusant de se rendre
à une séance de rire, aussi appelée Yoga du Rire ou Rigolotherapie. L’effet de
groupe amplifie le rire et la chaleur qui en émane fait chaud aux cœurs.
Déroulé d'une
séance
La séance se déroule sur une heure
environ avec des exercices d’échauffement, puis l’animateur donne les règles :
prendre soin de soi, se regarder dans les yeux, participer, personne ne peut
rester assis à regarder. En faisant semblant de rire, finalement on arrive à
rire voir même attraper un fou-rire. Le rire c’est bon pour le moral et pour le
corps, alors on se déplace aussi dans la salle. Chaque séance se termine par
une relaxation guidée pour accueillir les derniers rires.
Le rire à l'hôpital
Norman Cousins a été le premier, en
1964, à expérimenter « scientifiquement » une thérapie par le rire. En
utilisant la pensée positive et le rire, il s’est guéri d’une maladie
arthritique très douloureuse, considérée comme irréversible. Il a fait connaître
à la communauté médicale et au grand public les résultats de son expérience
dans un article publié dans le New England Journal of Medicine en
1976. Trois ans plus tard paraissait son succès de librairie Anatomy of an
Illness. Sa méthode consistait essentiellement à visionner des films comiques
aussi souvent qu’il le pouvait et à consommer de la vitamine C en très grande
quantité. Il a constaté que chaque visionnement de 30 minutes lui procurait 2
heures de repos sans douleur. Après 6 mois de ce traitement, il était
complètement rétabli.
Vers la même époque, au début des
années 1980, vêtu d’un habit de clown, le Dr Patch Adams - personnifié au
cinéma par Robin Williams - commençait à soigner ses patients en utilisant le
rire et l’humour comme des instruments thérapeutiques. Aujourd’hui, dans des
hôpitaux un peu partout à travers le monde, les patients peuvent bénéficier de
la présence de clowns thérapeutiques ou de clowns professionnels. Au Canada,
l’organisme Dr Clown visite ainsi chaque semaine des hôpitaux et des centres
hospitaliers de soins de longue durée (CHSLD) de Montréal, Québec et Toronto.
Les clowns-docteurs cherchent entre autres à diminuer la crainte de
l’hospitalisation ressentie par les jeunes patients et la solitude vécue par
les personnes âgées. En 2008, Dr Clown a ainsi réalisé plus de 30 000
interventions, qu’il nomme joliment « prescriptions de tendresse ».
Aussi, dans certains hôpitaux, des
médecins se déguisent et s’amusent avec de faux instruments de travail - par
exemple, un stéthoscope qui laisse échapper des bulles de savon - afin de créer
une plus grande complicité avec les patients, en particulier les enfants. Des
hôpitaux disposent aussi d’une salle de rire pour les adultes, où ils peuvent
visionner des films drôles, lire des livres et des bandes dessinées ou écouter
des enregistrements humoristiques. Des programmes qui se servent de l’humour et
du rire s’adressent également aux professionnels de la santé afin de les aider
à affronter les exigences de leurs fonctions.
Contre-indications
de la thérapie par le rire
L’humour et le rire peuvent, a
priori, paraître dépourvus d’effets secondaires. Pourtant, certaines
précautions s’imposent. Par exemple, chez des personnes paranoïdes, gravement
malades ou en soins palliatifs, l’humour doit être utilisé avec précaution, car
il pourrait être mal interprété.
De plus, avant de participer à une
séance de rire comme celles qui se déroulent dans les clubs du rire, on
conseille d’obtenir l’avis d’un médecin dans les cas suivants : descente
d’organes (de vessie par exemple), glaucome, hernie abdominale, hypertension
artérielle, hémorroïdes actives, troubles cardiaques, après une chirurgie
abdominale, et durant une grossesse à risque.
Déjà au début du XXe siècle,
Freud affirmait que l’humour permet à l’humain de démontrer son refus de se
laisser abattre par la souffrance, d’affirmer l’invincibilité de son moi et de
faire triompher le principe du plaisir - tout cela en demeurant sain d’esprit!
À partir d'une synthèse d'études réalisée en 1996, le professeur Rod Martin, un
spécialiste du rire de l’Université Western Ontario au Canada, a conclu que
d’envisager la vie avec humour ou la prendre « avec un grain de sel » aurait
des conséquences bénéfiques mesurables sur la santé psychologique et émotive.
Les Clubs de rire ont été créés en
Inde par le Dr Madan Kataria en 1995. On en compte aujourd’hui au-delà de 6
000, répartis dans plus de 60 pays. Dans un Club de rire, chacun expérimente le
rire en groupe, sur une base régulière, pour son plus grand bien. Toutes sortes
d’exercices visent à stimuler sa propre capacité à rire, à relaxer et à se
libérer de ses inhibitions. Le tout permettrait de cultiver sa santé et
d’adopter une attitude plus positive et plus joyeuse envers la vie. Des
instructeurs enseignent la technique aux personnes qui veulent mettre un club
sur pied. Les séances de rire se déroulent en groupe, le plus souvent le matin,
pour commencer la journée du bon pied. On retrouve une liste des clubs à travers
le monde sur le site Laughter Yoga du Dr Kataria et un répertoire pour l’Europe
francophone sur le site Club de Rire.
Souvent les personnes qui vivent
isolées, pour des raisons de divorce, deuil ou tristesse, cherchent des moyens
de se reconnecter à un groupe. Le rire étant un excellent moyen de respirer, se
sentir radieux et de remettre son corps et sa vie en mouvement, je l’indique
souvent comme un moyen d’aller mieux rapidement. Beaucoup de thérapeutes,
médecins et personnel soignants exposés à des récits de vie triste, sont privés
des bénéfices du rire.
De nombreuses vidéos gratuites de
séances de rire étant disponibles, je les propose à mes clients. Certains
rejoignent aussi le festival du yoga du rire qui se tient à Dourdan chaque
année. J’interviens en entreprise ou dans des centres de yoga le week-end à la
demande.
Les bénéfices sont immédiats :
meilleure humeur, souplesse, sensation de se sentir reconnecté à la vie est au
monde.
Source : https://www.passeportsante.net/fr/Therapies/Guide/Fiche.aspx?doc=rire_th
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