Le français, comme toute langue, s’appauvrit avec
le temps. Nos ancêtres utilisaient plusieurs expressions aujourd’hui disparues,
ou qui survit sous une forme tronquée. En voici quelques-unes que vous avez
peut-être déjà entendu ou pas!
Faire des gorges froides : être pris très au sérieux. « L’allocution
du Président du conseil sur la situation internationale a fait des gorges froides
dans tout l’hémicycle ». (Le Temps, 7 mars 1938)
Creuser le torse : faire preuve de discrétion, particulièrement
après une réussite personnelle.
Acheter la mèche : garder le secret.
Être à l’aise aux
entournures : avoir les
moyens. « Alban s’empara de l’addition, excipant d’une aise aux entournures
que l’on ne lui connaissait pas ». (Paul Bourget)
Rire à froides larmes : faire
mine de trouver amusante une chose plutôt banale.
Épargner (ou soigner) la
breloque : être en
bon état physique pour son âge. « Elle a insisté pour que je lui
examine toutes les coutures... Le moindre interstice! Fallait tâter le ganglion
le plus intime!... Elle voulait absolument me montrer à quel point elle avait
soigné sa breloque ». (L.F. Céline)
Faire le dos carré : Prendre une attitude combative
devant une situation désagréable.
En foutre une rame : consentir un effort.
Être sur des charbons
froids : ne pas
s'inquiéter, envisager l'avenir proche sans trépidation. « Ayant
fait un brillant oral de philo, Félicien était sur des charbons froids à la
veille des maths ». (Georges Duhamel)
Une chiffe dure : (Fam.)
individu courageux, ou peu enclin à se laisser intimider (contr: « mol
à cuire »). « Sous un dehors patelin, le bedeau Pluvinel
était en fait une chiffe dure ». (Balzac)
Déterrer sa vie de célibataire : célébrer
son divorce par une cérémonie discrète.
Ne faire flèche que d'un
bois: faire preuve de manque d'adaptabilité;
avoir l'esprit peu entreprenant. « Quand un rien semble ainsi vous
pousser aux abois, vous paraissez qui ne fait flèche que d'un bois ». (Corneille)
Éloigner sa fraise : fam. garder son opinion pour soi.
Défaire son lit là où on se
lève : ne pas se soucier des conséquences de ses actions.
Battre son vide : (d’une conversation ou d’un événement) parvenir à un temps mort, stagner.
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