jeudi 9 décembre 2021

Les 10 tics de langage les plus insupportables



Dans la rue, au bureau, à la télévision, au magasin, à l’école… Certaines expressions toutes faites irritent les oreilles délicates tant elles sont utilisées à toutes les sauces, partout, et tout le temps.

« Dans le fond… ». Plusieurs personnes commencent leurs phrases avec « Dans le fond… ». Les québécois en font littéralement un usage abusif. Cette expression est souvent utilisée par les gens qui travaillent au service à la clientèle et qui veulent utiliser un langage soutenu. Résultat : grande pauvreté de vocabulaire.

« Genre… ». C’est le « it’s like » des anglophones. Comme les pantalons portés en bas des fesses pour certains garçons, la mode d’affubler toutes les phrases avec « Genre… » ne semble pas vouloir passer.

« J’vas n’en prendre… ». Peut-être suis-je la seule à la remarquer celle-là, mais certaines personnes, comme mon fils, ajoute « ne » de négation partout. Je me suis mise en frais de lui faire remarquer à chaque fois qu’il le fait. Ce n’est pas compliqué, je passe mon temps à le reprendre.

« Du coup ». Voilà une expression qui nous vient de nos amis les Français. Du coup, ils sont si nombreux à débarquer au pays, qu’ils ont réussi à contaminer la langue de leur pays d’accueil.

« Sur Montréal ». Comme pour le point précédent, cette expression nous vient de nos cousins français. Je suis rédactrice de Secrétaire-inc, mais aussi comédienne. Une collègue, directrice de tournée, nous envoie toujours jouer sur Rouen, sur Trois-Rivières, sur Matane… Peut-être qu’elle trouve que ça fait plus exotique.

« En mode… ». Je suis en mode farniente… en mode efficacité… en mode séduction… Les réseaux sociaux sont envahis par des amis « En mode… » quelque chose.

« J’dis ça, j’dis rien… ». Comment peut-on souligner le fait qu’on ne s’exprime pas… tout en s’exprimant en même temps? Pourtant, la plupart du temps, les gens disent bien quelque chose. Le problème avec cette expression, c’est qu’elle est empreinte de lâcheté. Tant qu’à dire quelque chose, autant le dire franchement. Surtout si c’est une remarque négative. Elle montre que vous n’assumez pas complètement ce que vous dites. « Je dis ça, je dis rien, mais pourrais-tu arrêter de baisser la climatisation à tout bout de champ? »

« Ça fait du sens ». Votre collègue vous arrive avec une super bonne idée et, par habitude ou paresse, vous préférez utiliser les mêmes mots américanisés que tout le monde utilise «Ça fait du sens » Sens de quoi? Une idée peut avoir du sens, en effet. Elle peut également prendre tout son sens quand il s’agit d’une révélation qui résout un problème! Mais à quoi rime cette utilisation généralisée de « faire (du) sens »?

« J’avoue ». C’est une façon détournée d’approuver une affirmation, mais n’empêche, c’est comme si les gens passaient leur temps à se sentir accusés. « Franchement, le patron est trop gentil! – J’avoue! »

« Ça l’a ». Le français québécois familier a voulu qu’à l’oral un « l » s’ajoute entre l’article «ça» et le verbe « avoir » à la troisième personne du singulier pour donner, par exemple, « ça l’a l’air qu’elle donnera sa démission ». Cet ajout d’un phonème non étymologique dans un groupe de mots s’appelle « épenthèse ». Cela crée une fausse liaison qui en énervent plusieurs.

Y a-t-il d’autres expressions galvaudées qui vous font grincer des oreilles?

Source : Louise Proulx, Secrétaire-inc.

 

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