jeudi 25 mars 2021

Dépendance au rire





















« Je suis en manque! J’ai besoin de ma dose de rire! »

 

Nous sommes à la recherche, consciente ou inconsciente, de gens qui respirent la joie de vivre, qui ont le rire facile, qui ont le sourire communicatif. Tout ça, c’est de l’amour. Remarquez que le mot « humour » se rapproche merveilleusement du mot « amour ». C’est l’amour que nous cherchons et nous le retrouvons dans l’humour, du moins l’humour sans méchanceté. Cette forme d’humour se moque des évènements et des situations et non des personnes. Cette nuance est très importante, surtout en milieu de travail ou à l’école. L’humour peut représenter une arme très féroce, voire devenir un prétexte facile pour quelqu’un de sournois et méchant qui dira : « Ben voyons, c’est une blague! Tu n’as pas le sens de l’humour! » Lorsque vous entendez une phrase de ce genre, vous vous dites peut-être : « En fait, je l’ai, mais cela dépend toujours de l’intention derrière le gag et toi, je sens que c’est mesquin! » Si c’est ce que vous ressentez, n’hésitez pas l’exprimer.

 

Je vais souvent à un petit café-boulangerie pas loin de chez moi. Les commis les plus souriants qui travaillent derrière le comptoir sont les plus prisés par les clients. Ces derniers désirent se faire servir par eux, parce qu’ils savent qu’un sourire, un rire franc, un gag ou un compliment les attend. L’humain carbure à cette énergie. Ce jeu commence dès notre plus jeune âge, alors qu’on se fait promener des doigts chatouilleurs sur le ventre ou qu’une grimace amicale tente de nous faire sourire. Réussir à faire rire un enfant, c’est valorisant. C’est la vie qui nous fait un joli clin d’œil. C’est l’expression efficace de la vie dans toute sa simplicité et dans toute sa beauté.

 

L’être humain accepte les chatouillements physiques de quelqu’un qu’il connait, il lui donne cette permission. C’est une question de confiance et de complicité. Vous laisseriez-vous chatouiller par un inconnu qui se présente face à vous dans le métro et qui entreprend une session de « guili-guili »? Bien sûr que non; l’humour demande un état de disponibilité, que ce soit par le biais de chatouillements physiques ou psychiques.

 

Combien de fois vais-je sur Youtube pour revoir mes vidéos préférées qui me font pouffer de rire. Je connais les gags, je les appréhende et lorsqu’ils arrivent, je ris autant que la première fois… ou presque! J’aime revoir Chaplin, Mr. Bean, les monologues de mes confrères humoristes québécois ou les numéros irrévérencieux des standups américains. J’adore revoir du slapstick, des bébés qui rient, des capsules de caméras cachées. Je suis un junkie du rire! Je veux partager mes trouvailles avec mon entourage. J’envoie des liens. D’autres m’envoient les leurs. C’est également là qu’on réalise que ce n’est pas tout le monde qui possède le même genre d’humour… Certains de mes amis continuent de m’envoyer leurs trucs, mais je ne les regarde plus. La « sélection naturelle » d’humour s’effectue. C’est normal! Nous n’aimons pas tous le même genre d’humour.

 

Le rire est bon pour la santé physique, mentale, émotionnelle et spirituelle. Les recherches scientifiques le prouvent.

 

Il y a des gens qui s’empêchent de toucher à cette drogue naturelle qu’est le rire, de peur que, sous son effet, la contraction des muscles de leur visage ne leur donne des rides. Avant de rendre votre dernier souffle sur cette planète, dites-moi le plus sérieusement du monde que vous serez fiers de dire que vous n’avez pas une ride parce que vous n’avez jamais ri… Ce serait absurde! J’aime mieux avoir un visage ridé de bonheur qu’un visage fermé, sans aucune trace de joie. Je vous garantis que si vous ne riez jamais, votre visage ridera aussi sérieusement, comme le postérieur d’un éléphant!

 

Source : Patrick Tremblay, humoriste-conférencier-formateur

  

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