Froncements de sourcils, moues désapprobatrices,
gestes de la main méprisants, réponses lapidaires « Hein, ça va pas! » « Pas
encore ça!» « Et… une fois de plus! ».
Combien de fois, nos gestes, nos attitudes, nos
paroles traduisent notre impatience, notre colère, notre déception… et si nous
prenions le temps d’écouter ce qu’exprime notre interlocuteur?
Saviez-vous que les individus écoutent en moyenne
17 secondes avant d’interrompre celui qui parle et pour exposer leurs propres idées. Et pourtant,
nous avons une bouche et 2 oreilles : nous devrions peut-être écouter 2 fois
plus que nous ne parlons!
Comment définir l’écoute? C’est à la fois échanger
des messages et établir une relation entre les personnes. L’écoute implique
aussi un « exode » hors de moi en mettant de côté mon système de valeurs, mes
représentations, mon désir, mes choix, mes expériences pour me centrer sur
l’autre et devenir « hospitalité ». Je cherche à comprendre son système de
valeurs, ses sentiments, ses besoins, ses choix. Cette écoute va permettre à
mon interlocuteur de s’exprimer réellement.
Qu’est ce
qui pourrait m’aider à mieux écouter?
Quelques pistes :
Je crée les conditions nécessaires :
- par mon attitude d’ouverture, mon regard
bienveillant, des mouvements de la tête qui montre mon souhait d’être
disponible : mon interlocuteur a toute mon attention;
- j’ai le temps nécessaire pour écouter sinon je
propose de décaler l’entrevue en signifiant bien que j’ai entendu son souhait
de parler;
- le lieu est suffisamment sécurisé pour assurer
la confidentialité.
J’accepte de me laisser envahir par la sphère de
l’autre, je prends le risque d’être bousculé dans mes valeurs, d’être
bouleversé par les confidences. J’accueille sans porter de jugement.
J’essaie de comprendre ce qu’il me dit, ce qu’il
veut me dire : « Quels sentiments l’animent?» « Quels besoins sont
insatisfaits? » quitte à demander des précisions quand je ne suis pas sûr
d’avoir compris ce qui l’agitait.
Je l’aide avec délicatesse à énoncer ce qu’il veut
dire, ce qu’il a de la peine à dire, ce qu’il ne sait pas comment dire.
J’accepte que mon interlocuteur garde son mystère, sa liberté, son autonomie.
Je reformule ses sentiments pour lui permettre
d’entendre ce qu’il vient de dire. Je lui ouvre ainsi le champ du sens qu’il
donne aux événements, je l’aide à se construire.
Avec ces quelques pistes, je me rapproche le plus
de ce que Carl Rogers définit par de l’empathie : je comprends de
l’intérieur ce que l’autre éprouve, je lui communique ce que j’ai compris et je
le lui dis de façon chaleureuse et positive. Cette présence chaude mais non
émotive est une présence solide qui ne fait pas de discours mais sur laquelle
mon interlocuteur va pouvoir s’appuyer. Malgré les apparences, dans cette
attitude empathique, comprendre ne veut pas dire approuver et écouter ne veut
pas dire excuser!
Et si la première personne à écouter était moi?
Quand je suis bousculé émotionnellement, n’ai-je pas besoin de prendre un temps
d’accueil et de bienveillance avec moi-même? D’identifier clairement mes
besoins?
Si je suis au clair avec moi-même, je serais ainsi
disponible pour l’autre.
Et moi dans ma vie quotidienne, quelle place je
laisse à l’écoute et à l’accueil de l’autre différent?
Source : Relationaide.com
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