En arrêtant notamment de parler du retour à la normale. « On ne s’aide pas en disant cela, car c’est une déception perpétuelle », remarque la psychologue Geneviève Beaulieu-Pelletier, professeure associée à l’Université du Québec à Montréal. « Et n’oublions pas que beaucoup de gens avaient des rythmes de vie effrénés avant la pandémie et n’étaient pas si heureux que ça. On peut parler d’une nouvelle normalité. Prenons ce moment pour définir une nouvelle vie quotidienne agréable. »
La psychologue et conférencière Rose-Marie Charest est d’accord. Elle estime qu’on doit se concentrer sur le fait de vivre la période actuelle du mieux qu’on peut. « On marchait sur un trottoir solide, mais dorénavant, on est dans le sable. C’est plus mouvant », illustre-t-elle.
Se faire
plaisir
« Il faut
reconnaître que les changements de cap, les restrictions qui vont et qui
viennent, c’est difficile, mais c’est notre réalité actuelle, lance Rose-Marie
Charest. Ensuite, il faut se poser la question suivante : que puis-je faire,
dans les circonstances, pour mener une vie agréable composée de petits plaisirs? »
La psychologue insiste sur le fait qu’il faut prendre le temps de se faire plaisir. On peut faire une liste de tout ce qui nous ferait plaisir dans le cadre actuel. Et vous savez, soutenir les autres, ça fait du bien aussi! Le degré de résilience est plus élevé chez les gens qui exercent leur bienveillance sur les autres, et ensemble, on a plus de chances de garder le moral.
« S’accorder des petits plaisirs au quotidien a un réel impact sur notre humeur, et notre niveau d’anxiété va baisser. On peut, par exemple, mettre de la musique très forte, danser et se laisser aller pendant quelques minutes! On peut aussi aller marcher, bouger, sortir dehors, faire du sport ou de la cuisine si ça nous fait du bien, ou encore regarder un bon film », explique Geneviève Beaulieu-Pelletier.
Elle voit en consultation beaucoup de gens qui se disent découragés, impuissants et très préoccupés, car ce recul est un contrecoup difficile.
« Avoir des
projets, c’est motivant, ça nous fait aller de l’avant, alors c’est bien de
continuer à en faire, mais des plus réalistes, estime la psychologue. Il faut
réviser ses objectifs, avoir des alternatives, car la réalité est frustrante
pour tout le monde, mais il faut se mobiliser. » Elle rappelle que la
résilience, c’est d’être capable de passer à travers des moments d’adversité.
On peut aussi utiliser ces moments pour se recentrer sur les choses
fondamentales, s’entourer de gens que nous aimons, ne plus s’imposer d’obligations.
« On a besoin de voir des gens, c’est un besoin humain fondamental, cette
connexion avec les autres, mais qui avons-nous envie de voir? »
Faire preuve de
souplesse
Et pour les gens
qui aiment tout planifier, pour garder le moral, il va falloir faire preuve de
souplesse. « La planification, on le sait, rassure beaucoup de gens, c’est
un outil de sécurité, mais il faut apprendre à vivre un peu plus à
l’improviste », conseille Rose-Marie Charest.
Les gens qui font les meilleurs voyages sont ceux qui laissent de la place à la spontanéité et aux changements de dernière minute. On doit vivre notre vie un peu comme un voyage dans lequel il y aura de l’inattendu et pouvoir tirer le meilleur de certaines situations!
Les deux psychologues rappellent qu’il est important de parler, en tout temps, à sa famille ou à son entourage de ce qu’on ressent. « Tout le monde est affecté en même temps », estime Rose-Marie Charest.
« Et n’oublions pas les bonnes règles d’hygiène de vie comme celle de bien dormir, car avoir une bonne nuit de sommeil, ça peut faire une grande différence dans notre humeur, tout comme insuffler de petites doses de plaisir, ça alimente notre bien-être », conclut Geneviève Beaulieu-Pelletier.
Source : Olivia Lévy, La Presse
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