jeudi 21 février 2019

Solitude : trucs et conseils pour rencontrer de nouveaux amis et accroître votre réseau


La solitude peut tous nous toucher à différents moments et de manières diverses. Qu'il s'agisse d'un sentiment fugace ou d'un état constant d'isolement, voici cinq manières de la combattre. Découvrez également comment mieux apprivoiser sa solitude.




Solitude : trucs, astuces et conseils à essayer si vous vous sentez seul

Nous faisons tous à l’occasion l’expérience de la solitude. Nous pouvons nous sentir seuls durant les périodes de changement, par exemple lors d’un déménagement, ou suivant une rupture amoureuse. On se tient alors à distance des autres, tant physiquement qu’émotionnellement. C’est un sentiment qu’on n’éprouve pas seulement quand on est seul; il peut nous gagner alors qu’on est en plein milieu d’une foule.

Cependant, pour certains, la solitude n’est pas qu’un sentiment fugace. Ce peut être un état permanent qui entraîne des conséquences sur le long terme. « Je dirais que c’est un sentiment continu de marginalisation et d’exclusion, et un déficit de relations intimes », explique Emily White qui, dans la jeune trentaine, a connu une période de solitude de quatre ans alors qu’elle travaillait à Toronto comme avocate spécialisée en environnement. « J’étais constamment en manque d’amis, d’êtres proches, ce qui se traduisait par un sentiment de solitude anxieuse. »

Auteure du livre Lonely : Learning to Live with Solitude, dans lequel elle raconte son expérience, Emily White confie que la solitude prolongée a eu des effets sur son sommeil et sa santé. « Je passais mon temps à rêvasser et je n’avais plus la même acuité mentale. Les effets de la solitude étaient bien réels et visibles. Il m’a fallu un certain temps avant de me rendre compte à quel point cela me touchait. »

Selon elle, environ 10% des Nord-Américains souffrent de solitude chronique, trouble plus fréquent que la dépression dont il diffère et dont on parle moins.

« C’est un problème fréquent », confirme Lesli Musicar, conseillère et psychothérapeute de Toronto, qui ajoute que bien des gens refusent d’admettre qu’ils en souffrent. « Bien souvent, on est à mille lieues de se rendre compte que la personne en face de soi souffre de solitude. Elle peut se montrer très sociable et sortir beaucoup, mais ses relations restent superficielles. Elle peut donner l’impression d’être populaire, mais elle se sent très seule car elle ne laisse pas les gens se rapprocher d’elle. »

Bien que certains y soient plus prédisposés que d’autres, il est possible de vaincre la solitude. Voici quelques conseils qui vous y aideront, de même que quelques trucs et astuces pour mieux vivre votre solitude.

Évitez de vous isoler

Quand on se sent solitaire, il n’est pas nécessairement facile d’entrer en relation avec les autres, mais rester seul ne pourra qu’aggraver le problème. « La solitude résulte d’un malaise à côtoyer de près les gens », explique Lesli Musicar, ajoutant que ce dernier est d’autant plus puissant quand on a une piètre image de soi-même; on craint alors d’être mis à nu et que les autres n’aiment pas ce qu’ils découvrent sur soi. « Pourtant, si vous refusez qu’ils s’approchent de vous, votre sentiment de solitude ne fera que se renforcer. » Quand on s’isole, il n’y a personne pour confronter l’image négative qu’on a de soi. « Personne pour vous ramener à la réalité; vous restez seule avec l’opinion que vous entretenez de vous-même. »

Joignez-vous à un groupe

Même si c’est la dernière chose dont on ait envie quand on éprouve de la solitude, vous devriez vous joindre à un groupe de gens qui partagent vos intérêts, que ce soit un cercle de lecture, une équipe sportive, une chorale ou un groupe de jardiniers amateurs. « Quand on se joint à un groupe dont l’activité signifie quelque chose pour soi, il y a des chances que cela fasse ressortir le meilleur de ce qu’on est, souligne Lesli Musicar. Et quand on a du plaisir à faire ce qu’on fait, on se sent lié aux autres parce qu’on a quelque chose en commun avec eux. »

Traitez-vous avec douceur

Si vous souffrez de solitude chronique, vous pourriez craindre que les autres se rapprochent. Commencez d’abord par apprendre à vous aimer. Pour changer l’image négative qu’on a de soi, il faut accepter de prendre soin de soi. « La première relation sur laquelle vous devez travailler, c’est celle que vous entretenez avec vous-même », explique Lesli Musicar, ce qui pourrait signifier que vous devez changer les manières de penser que vous avez apprises, enfant. « Si on vous a négligée ou qu’on vous critiquait continuellement, explique-t-elle, vous devez changer cela. Vous devez apprendre à vous traiter avec gentillesse. C’est un grand défi à relever quand on a une piètre opinion de soi-même. » Cependant, c’est important de le faire, car alors, on peut entrer plus facilement en relation avec les autres.

Informez-vous

Emily White a entrepris d’écrire son livre sur la solitude parce qu’elle voulait en savoir plus sur son problème. En démystifiant la solitude, ses recherches l’ont aidée à faire face à la sienne. « Plus on en apprend sur la solitude et plus on découvre à quel point c’est fréquent, moins on se sent seul, explique-t-elle. C’est difficile de se sentir isolé mais ça l’est encore plus quand on ne comprend pas son problème et qu’on a l’impression d’être seul à en souffrir. »

Demandez du soutien

Le fait de parler de son problème à quelqu’un, que ce soit un ami, un membre de la famille ou un thérapeute, peut changer bien des choses. « C’est un énorme défi à relever, explique Leslie Musicar, mais c’est la meilleure chose qu’une personne puisse faire pour se soigner. Notre culture étant portée à stigmatiser la solitude, il n’est pas facile d’en parler, mais à ne pas le faire, on risque d’aggraver davantage encore son état. « C’est quand on entretient une piètre estime de soi qu’on a le plus besoin d’entendre un autre point de vue, celui d’une personne qui vous dit que vous avez de l’importance et êtes digne de l’estime d’autrui. »

Des bienfaits de la solitude: réapprivoisez la solitude et ses bienfaits

La solitude n’est décidément pas notre point fort. Mais selon la recherche, nous gagnerions à surmonter l’angoisse qu’elle fait naître. Il ne s’agit pas pour autant de devenir ermite, mais passer un peu plus de temps seul comporte des avantages. En 2011, des chercheurs américains ont administré une décharge électrique douloureuse aux participants d’une étude. Ils leur ont ensuite remis un billet de 5 $ et demandé combien ils étaient prêts à céder sur cette somme pour ne plus subir la sensation désagréable. Pour la deuxième étape, chaque sujet devait rester seul dans une pièce 15 minutes, avec, comme unique stimulation, la possibilité d’appuyer sur un bouton pour s’administrer la même décharge. Plus de 60 % des hommes et 25 % des femmes qui affirmaient préférer payer pour l’éviter ont appuyé sur le bouton. Il semblerait que la douleur physique ait été alors préférable à quelques minutes seul avec soi-même…

La solitude pour mieux s’arrêter et réfléchir

Selon Eric Klinenberg, professeur en sociologie à l’Université de New York, l’accès constant aux téléphones portables et aux réseaux sociaux augmente notre aversion pour la solitude. La peur de passer à côté de quelque chose est entretenue par d’innombrables photos de nos amis participant à des activités passionnantes. Le besoin de se divertir n’est jamais assouvi, explique M. Klinenberg, et nous éloigne de ce qu’il appelle la « solitude productive ».

Réfléchir à nos actes et songer à nos futurs progrès personnels est la pierre angulaire de la solitude productive. Organiser notre temps pour y parvenir pourrait nous rendre plus heureux, plus forts et plus responsables. Autrement dit, cela permet de prendre du recul pour mieux retrouver la vie courante avec discernement et énergie.

« La réflexion en solitaire est un bon moyen de donner un sens à nos choix, affirme Eric Klinenberg. À moins d’être entièrement satisfait de vous-même et de votre façon de vivre, la solitude productive est une nécessité. »

La solitude et la bienveillance

En 2012, lors d’une étude publiée dans le Journal of Experimental Social Psychology, des chercheurs ont mis en place une série d’expériences pour déterminer comment nos liens sociaux affectaient la nature de nos relations avec ceux qui ne font pas partie de nos groupes d’appartenance.

Dans une des expériences de psychologie sociale, les chercheurs ont réparti les sujets en deux groupes. Ceux du premier devaient se présenter au laboratoire avec un ami et ceux du second étaient attendus seuls. Puis les participants ont formé des paires : ceux qui étaient venus seuls ont été jumelés à un inconnu, les autres, à leur ami. On leur a ensuite montré des photos en prétendant que c’était celles de responsables d’un attentat terroriste. Les sujets devaient répondre à plusieurs questions, notamment pour évaluer leur empressement à maltraiter autrui, par exemple : « Vous semble-t-il important de traiter ces gens avec humanité? » Les sujets venus accompagnés étaient plus enclins à cautionner la violence que ceux qui étaient venus seuls.

Les chercheurs émettent l’hypothèse que ceux qui passent beaucoup de temps avec leurs proches sont moins disposés à se lier aux autres. C’est un paradoxe, mais passer plus de temps avec des connaissances peut nous conduire à éprouver moins d’empathie envers des inconnus.

Assumer sa solitude

Pour plusieurs, l’idée d’aller au concert ou au restaurant seul est source d’angoisse – et si les clients me voyaient comme un paria? Pour Rebecca Ratner, qui enseigne à l’Université du Maryland, cette crainte nous prive de plaisirs. « Les gens veulent faire des activités qui leur plaisent – aller au cinéma ou assister à un spectacle à l’affiche un seul soir – mais s’ils n’ont pas d’amis pour les accompagner, ils préfèrent y renoncer », déplore-t-elle.

Pourtant, ses recherches ont démontré que l’activité solitaire, en nature par exemple, n’était pas moins agréable qu’en bonne compagnie. Pour une étude publiée en 2015, l’équipe de Rebecca Ratner a recruté des participants au sein d’une association étudiante et leur a demandé de passer au moins cinq minutes dans une galerie d’art des environs. Certains y sont allés seuls, d’autres à deux. Sans surprise, ceux qui étaient seuls craignaient de trouver l’expérience moins agréable. Mais en sortant de la galerie, les sujets des deux groupes avaient éprouvé le même plaisir.

Source : https://www.selection.ca/sante/vivre-sainement

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire