Avoir des amis
est bon pour le moral, mais s’entourer de personnes qui contribuent à notre
bien-être est tout aussi bénéfique.
J’ai reçu
récemment un étrange courriel envoyé par Jennifer, une connaissance de la
chorale de Guelph, en Ontario, dont je fais partie. Voici ce qu’il disait :
« J’ai réalisé que je tenais à être entourée de personnes qui me rendaient
heureuse. J’ai dressé mentalement la liste de mes connaissances et repéré
celles avec qui je me sentais le mieux. Tu en fais partie ».
Jennifer
m’invitait, avec onze autres femmes, à des « soirées cinéma »
qui se tiendraient chez elle, toutes les six semaines. Elle proposait de
discuter, de manger et d’écouter des films divertissants. Elle indiquait très
clairement que j’étais tout à fait libre de participer ou non à ces soirées.
J’ai trouvé l’idée géniale et lui ai répondu immédiatement que j’étais
partante.
Plus tard,
Jennifer a admis que son invitation avait suscité des réactions d’étonnement.
Alors que toutes les femmes étaient très excitées à l’idée de participer,
certaines lui ont confié qu’elles ne se considéraient pas comme des personnes
optimistes. « Je leur ai répondu que je ne m’attendais pas à ce
qu’elles soient continuellement de bonne humeur. Je les avais
invitées parce que leur présence me faisait du bien », ajoute
Jennifer.
Les recherches
indiquent que les rassemblements de gens heureux, comme celui de Jennifer
portent leurs fruits. Aux États-Unis, des chercheurs ont mesuré le bonheur de
4 739 personnes à intervalles réguliers pendant plus de 20 ans.
L’étude a permis de démontrer que le bonheur d’une personne dépend de
l’état de bonheur de son entourage. Étonnement, cette étude indique
également que le bonheur est contagieux et se propage non seulement parmi nos
amis proches mais concerne également les amis des amis de nos amis. De plus, ces
sentiments positifs semblent être davantage partagés entre les amis de même
sexe.
Les
gens qui ont des amis qui les soutiennent sont moins à risque de sombrer dans
la dépression et de développer de l’anxiété, explique Toupey Luft,
psychologue à Penticton, en Colombie Britannique. Nous ne pouvons pas
choisir notre famille ou nos collègues de travail, mais pouvons décider de ceux
qui seront nos amis. Avec quelques efforts, nous pouvons ajouter des relations
positives à notre cercle social. Voici comment y parvenir :
Faites confiance à vos sentiments
Personne n’est
entièrement positif ou négatif, mais certaines personnes de notre entourage
nous semblent plus positives que d’autres. Prêtez attention à ces relations qui
vous serviront de baromètre, précise Toupey Luft. Lorsque vous passez du
temps avec ces personnes, soyez par la suite attentif à vos réactions
spontanées. Vous sentez-vous épuisé ou en colère? Pour vous aider à comprendre
vos sentiments, Toupey Luft conseille, une fois rentré à la maison, d’écrire
ce que vous ressentez lorsque vous êtes en compagnie de ces personnes.
Pendant
deux mois, Jennifer, conseillère conjugale, a tenté de savoir quelles
étaient les personnes qui contribuaient à son dynamisme. « Si, après avoir
rencontré quelqu’un que je connaissais, je me sentais légère et pleine
d’énergie, j’inscrivais le nom de cette personne sur une liste, à l’endos de
mon calendrier », dit-elle.
Les résultats l’ont surprise. Elle a remarqué combien elle était déprimée suite
à ses rencontres avec deux amis qui ne cessaient de parler sans lui poser une
seule question. Malgré cela, Jennifer ne désirait pas mettre un terme à la
relation. Elle a donc décidé de continuer à les voir une fois par mois, pour
partager un repas ou une tasse de thé. « Nous avons toujours été là les
uns pour les autres, et je ne veux pas me débarrasser de toutes les personnes
qui me semblent négatives », explique Jennifer. « Je désire
simplement me concentrer sur les amis avec lesquels je me sens bien. Plusieurs
de mes amis très proches ne figuraient pas sur ma liste de gens heureux et
pourtant, je les appellerais toujours s’il se produisait une catastrophe. Différents
amis doivent jouer différents rôles ».
Apprenez à vous connaître
S’il est bon
de se réunir avec des amis positifs, il peut être également libérateur de se
décharger émotionnellement auprès de personnes vivant des situations similaires
aux nôtres. Par contre, si l’on ne fait que se plaindre et que rien ne change,
ce n’est pas très sain, précise Toupey Luft. Assurez-vous de ne pas
projeter votre image. Vos amis sont-ils vraiment négatifs ou êtes-vous celui
qui se plaint le plus? Vos amis parlent-t-ils exclusivement d’eux-mêmes?
Répondre à ces questions vous aidera à décider si vous voulez les confronter,
au risque de provoquer leur colère. Vous pouvez également décider d’espacer vos
fréquentations et de laisser la relation s’estomper naturellement.
Pour connaître
les qualités que vous recherchez chez un ami, faites un examen de
conscience, suggère Toupey Luft. Cherchez à savoir quelles sont les
cinq valeurs les plus importantes pour vous. Ainsi, si vous aimez les
activités de plein air, joignez-vous à des amis avec lesquels vous pourrez
faire du canot, de la bicyclette ou de la randonnée pédestre. Essayez également
de définir ce que représente pour vous l’amitié positive, ajoute Toupey Luft.
Quels sont vos besoins? Qu’est-ce qui favorise votre épanouissement?
Intégrez un groupe
Nos loisirs
peuvent parfois nous permettre de nouer de véritables amitiés. Surveillez les
journaux, les sites internet ou les babillards locaux pour trouver une activité
de groupe ou un cours qui vous plaira. Une fois par mois, la montréalaise Kathe
Lieber participe à une soirée intitulée « repas-partage sous le thème de
Shakespeare », en compagnie de 10 à 20 autres convives. Après avoir bu et
mangé, les membres du groupe s’assoient en cercle, s’attribuent des rôles et
lisent à haute voix une pièce de Shakespeare. « Je me suis découvert des
âmes sœurs », nous avoue Kathe Lieber. « Il est extraordinaire de
vivre cette activité avec des personnes qui partagent ma passion. Je me sens
comme sur un nuage ». Se décrivant elle-même comme une grande extravertie,
Kathe Lieber appartient aussi à un groupe de cinéphiles, à un club de lecture
et à un club de diner. En tant qu’éditrice et rédactrice pigiste vivant
seule, elle chérit les groupes auxquels elle appartient. « J’ai besoin de
stimulation sociale et intellectuelle ». Ses amis ont toujours été là pour
elle et se soutiennent mutuellement lors des périodes difficiles, comme la
maladie, le divorce ou la mort.
Ou essayez les relations personnalisées
Vous n’aimez
pas faire partie d’un groupe? Essayez plutôt les interactions individuelles. Misez
sur la réciprocité, dit Toupey Luft. Fixez-vous de petits objectifs, comme
prendre un café avec une personne nouvellement rencontrée et tentez de repérer
les indices de points communs. Si quelqu’un vous invite à dîner, un de ces
jours, fixez une date. Si vous admirez une personne au travail, proposez-lui
une promenade durant la pause diner. Lorsque vous êtes à la gym, adressez un
sourire à ceux qui fréquentent régulièrement votre cours de conditionnement
physique.
N’ayez pas peur d’être honnête
Si vous vous
sentez constamment déçue de la relation que vous entretenez avec une amie,
essayez de lui faire part de vos besoins réciproques, explique Toupey Luft.
Dites-lui par exemple quel soutien mutuel vous pourriez vous apporter dans les
moments difficiles. Il se peut que votre amie ressente le besoin d’être seule
alors que vous avez très envie de cuisiner ou de recevoir des appels
réconfortants. J’appelle ces conversations des mises au point nécessaires,
précise Toupey Luft. Si certaines amitiés peuvent survivre à ces mises au
point, d’autres n’y résistent pas. Avec certains amis, il vous suffira d’aller
au cinéma ensemble pour rire et avoir du plaisir. D’autres amis seront beaucoup
plus importants pour vous en raison de la profondeur de vos liens. Comme le dit
mon amie Jennifer, de Guelph, mes amis m’apprécient, me reconnaissent et
m’entendent, sans me juger. J’espère que c’est réciproque.
Source : Amy
Baskin, https://www.selection.ca/sante/vivre-sainement/ces-amis-qui-vous-font-du-bien/